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Josy'

... JOSIANE S'ENVOLA




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Concorso Bas Bleu Toing&Froing



http://www.basbleu.it/

Ces trois illustrations ont été faites pour la participation au Concours Européen ‘Arrivals And Departures’ organisé par l'Associazione Culturelle BAS BLEU - Projet Toing & Froing : The European network for young illustrators and permanent daydreamers, au mois de mars dernier. Valentina, qui a eu des échos, me dit que ma Josy était arrivée dans les 30 premiers! nous étions tout de meme une centaine à avoir été sélectionné pour la deuxième phase! beh, pour une première fois c'est pas mal non?
Après quoi, pour l'exposition d'Illustrabilia'08, Josiane s'est retrouvée sous forme de 'presque quasi' livre illustré! fait maison bien sur.. ;-)








" ... JOSIANE S'ENVOLA

Josiane se promenait sautillant ici et là sur les rives du golfe de Tadjoura (1). Remarquant au loin une femme agenouillée, sautillant et l’air de rien, elle se dirige vers la silhouette. La femme est presque couchée sur le sable mouillé. Curieuse, Josiane s’approche plus encore. Les yeux sont brillants, son enfant recroquevillé sur son dos. Elle est belle selon Josiane, mais parait fatiguée. L’enfant semblait peser sur son dos et pourtant il était minuscule. Ses longs bras tendus vers les vagues, la femme à l’enfant repousse une bouteille. Enfilé à l’intérieur, un petit bout de papier griffonné. Josiane ne savait pas lire, mais elle était intriguée (2) et voyant la bouteille s’éloigner sur les flots, elle décida de la suivre.
C’était facile parce qu’elle savait voler Josiane. (3)
Toutes deux, l’une dans l’eau, l’autre en haut, quittèrent le golfe de Tadjoura, puis le golfe d’Aden, puis parcoururent des milles et des milles d’océans et de mers (4), des semaines durant. Parfois elle se reposait sur les cheminées de gros bateaux lourds et très lents. Mais Josiane n’aimait pas trop s’attarder car la fumée épaisse et le bruit de ces navires lui faisaient peur. Alors, à tires d’ailes elle reprenait le ciel sans jamais perdre de vue la bouteille de la femme à l’enfant. Josiane a dû affronter des tempêtes, mais elle savait bien qu’après les orages, le soleil faisait son apparition et lui permettait de faire de longues baignades seule ou parfois même accompagnée d’autres voyageurs des mers. Après plusieurs semaines, un après-midi de grand ciel bleu, Josiane aperçu la côte à l’horizon.
« - Alors c’est donc ici que la bouteille voulait arriver ! » se dit Josiane émerveillée (5).
Elles étaient désormais à quelque mètre d’une plage. Dans le fond se dressaient de gigantesques maisons, presque aussi hautes que les cheminées des gros bateaux de l’océan. Et puis tout près de l’eau il y avait aussi des hommes, des femmes et des enfants, couchés sur des tissus de toutes les couleurs. Les couleurs lui rappela le beau boubou de la femme à l’enfant sur la plage de Tadjoura.
Ici, tout était très différent mais drôlement excitant !
Hypnotisée par ce nouveau paysage et ce brouhaha, Josiane ne vit pas le temps passer… Le soleil s’apprêtait à se coucher. Les gens, curieusement devenus tout rouge, se mirent alors en file indienne et disparurent les uns après les autres (6). Il n’y avait tout à coup plus personne sur la plage. La bouteille tout le temps avait joué à se rouler dans l’écume, mais à présent elle jonchait sur le sable fin.
Seule. Elles étaient seules.
A droite, à gauche, plus personne si ce n’est qu’un petit homme qui repliait méticuleusement les parasols. Ces derniers ressemblaient désormais à de petits doigts qui pointaient le ciel, alignés et très sages (7). Perplexe, Josiane attend. Elle ne veut pas abandonner son amie maintenant. Elle ne veut pas s’éloigner d’elle. Épuisée de cet après-midi passé à observer ces curieux individus, Josiane s’assoupit.
Quand elle se réveilla… la bouteille n’était plus là !
Il faisait déjà jour. Josiane ne sautillait plus sur le sable, elle se mit à courir de part et d’autre de la plage, de long en large (8) et arriva enfin au pied des grandes maisons. Personne. Pas un goéland en vue (9). Josiane marchait lentement, pensive : « - mais que devait-elle donc faire d’aussi important ici ? et la femme à l’enfant ?» se dit-elle. La tête basse, elle revenait sur ses pas …
Quant tout à coup ! Les yeux écarquillés, elle aperçut son amie!
Josiane se précipite, mais… la bouteille est dans une cage à ciel ouvert. Intacte. Le petit bout de papier toujours là, immobile derrière le verre (10). Son amie reste là haut, sans bouger. Josiane bat des ailes, l’appelle aussi, mais rien ne se passe elle ne comprend pas… et le soleil déjà s’en est allé…
Un peu triste, Josiane se remémore alors son périple (11) depuis le golfe du Tadjoura, le golfe d’Aden, survolant des milles et des milles d’océans et de mers, des semaines durant… et au fur et à mesure de ses souvenirs, Josiane se rendit compte que pour comprendre un jour pourquoi la femme à l’enfant avait tendu ses bras vers les flots repoussant la bouteille qui désormais se retrouvait immobile dans une cage à ciel ouvert, elle devait repartir, rebondir, s’envoler de nouveau vers d’autres horizons ; elle devait observer les individus blancs qui deviennent rouges, les femmes à la peau noire sur les rives du Golfe de Tadjoura, suivre les directions qu’indiquent les petits doigts dressés sur la plage et …
… Josiane s’envola (12) "

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